LA NON DIRECTIVITE INTERVENANTE (NDI)

Il s’agit d’une technique de communication mais aussi d’un courant pédagogique qui permet de gérer les relations humaines en général et plus particulièrement les relations pédagogiques et psycho-thérapeutiques. Elle est conçue pour donner la  possibilité aux personnes de s’exprimer.

Rien n’est imposé. Les outils sont:
* la re-formulation soutenue par une écoute empathique qui permet de se diriger,
* l’intervention non directive, basée sur « l’écoute  du désir ». Elle est proposée, est laissée à la libre appréciation de la personne en recherche.

La NDI prend en compte l’interaction de l’interne et de l’externe en matière d’apprentissage. C‘est a dire, qu’elle met en contact la réalité du sujet et celle de l’environnement. Avec de jeunes enfants, cette technique s’appuie sur la reconnaissance des compétences de chacun et permet de les accompagner dans leurs capacités motrices et sensorielles.

 

L’écoute du Désir,

« Le désir est ambivalent, il est l’appel au plaisir, qui modifie mon état interne, me remplit, m’enrichit… »  Michel LOBROT, fondateur de la NDI

« Personne ne peut évoluer sans s’exprimer, c’est à dire sans réactiver ce qu’il a en soi et dont dépend tout mouvement physique ou psychologique. Le plaisir est une condition de l’apprentissage…
JE désire ce que je trouve bon pour moi? … ET ce peut être aussi une réponse à la douleur, une tentative de l’annuler, une compensation. S’il n’y a pas moyen de diminuer la douleur, le corps se raidit, fabrique une vision noire des choses, tente de trouver une issue un réconfort, la personne peut rechercher la conformité à des constructions rassurantes, cela devient son désir pour diminuer la tension qu’il ressent. Ces  désirs sont l’effet de sa liberté de vouloir son enrichissement et de s’opposer à sa destruction, ils sont l’expression de la variété des possibles…
La contrainte est l’ennemi du désir, elle nous amène à renoncer à un ou plusieurs de nos désirs. Le désir est le moteur de nos actes aussi nous ne pourrons renoncer à nos désirs qu’en en mettant un autre à la place. Un désir plus impératif qui s’adresse à la survie, à la santé, au plaisir immédiat…
Le problème est de pouvoir opérer la métamorphose des désirs fermés et défensifs en désirs ouverts et actifs.
L’action thérapeutique et pédagogique a pour fonction essentielle de mettre en contact avec la réalité, à la fois celle du sujet et celle de l’environnement. »

 

L’implication

« La prise de conscience n’est qu’un moment dans le processus communicatif, un moment particulier, important mais qui ce n’est pas le seul. Dans toute communication, à côté de « je » qui  représente, la première personne, sujet, qui s’exprime et qui parle toujours sur  lui-même, il y en a au moins deux autres, à savoir la deuxième personne, le « tu », l’interlocuteur, à qui on  fait passer un message qui doit le modifier, le troubler ou lui plaire,  provoquer une  réaction qui intéresse au premier chef le sujet émetteur « je », et la troisième personne, le « il », la réalité sur laquelle on s’exprime, avec lequel le sujet émetteur est en relation.

 L’élément déterminant qui permet de développer, renforcer, perfectionner cette implication  est la situation. Quelqu’un -un thérapeute, un pédagogue, etc- propose une activité de dialogue, de rencontre avec d’autres gens, de théâtre, de mise en scène, d’expression corporelle, etc., dans laquelle la réalité peut faire irruption avec une force particulière. L’individu intéressé par cette offre se met à cette activité et rencontre alors deux phénomènes qui vont jouer un rôle essentiel.

* Le facteur principal, déterminant, n’est pourtant pas celui-là. C’est le référent, le « il », la réalité. Elle seule est capable de provoquer l’ébranlement initial qui va engendrer tout le cycle communicatif. Elle seule agit comme une motivation… On me dira que dans une thérapie individuelle, la personne est seule face au thérapeute et qu’il n’y pas de référent. C’est évidemment faux. Le référent est l’ensemble des choses qui sont présentes virtuellement à l’esprit de la personne et sur lesquelles il souhaite s’exprimer. Cela ne suffit pas. La NDI, précisément, propose d’introduire des référents réels, soit sous forme d’interventions particulières et ciblées du thérapeute, soit sous forme d’autres participants stimulés par le thérapeute dans une situation de groupe. Que devient, dans ce  système, le sujet, le « je »? … Il joue le rôle le plus important, même s’il n’est pas premier. Il est en effet le centre énergétique où se passent les phénomènes induits par l’interlocuteur, le « TU » et le référent, le « IL ». Comme tel, Il a besoin de se centrer sur lui-même. »

 

Quelques repères              

Dès  les  années 1930, Carl  Rogers s’occupe d’un centre pour jeunes en difficulté. Avec d’autres psychanalystes, Il re-découvre, après d’autres, l’idée de non-directivité. Ce  qui l’intéresse, c’est la possibilité donnée à la personne de s’exprimer. La non-directivité est définie par Rogers, est une méthode où l’on  n’impose rien, où l’on n’intervient pas, ni-imposition, ni intervention. Ce n’était pas le point de vue de Kurt Lewin qui avait commencé une pratique similaire à celle de Rogers quelques dix années avant lui. Malgré cette restriction, Carl Rogers fait avancer la pratique non-directive.

Paradoxalement, il  invente la première forme d’intervention dans un contexte non-directif, à savoir le « miroir«  et la reformulation, soutenues par une attitude d’empathie et d »acceptation inconditionnelle« . Il est n’y voit pas une intervention, au sens donné à ce terme dans la NDI, c’est-à-dire au sens d’une influence du thérapeute sur la personne en recherche d’aide…

Une intervention est forcément non directive si elle est faite à partir d’un désir, d’une demande, d’une attente de celui ou ceux dont on s’occupe. La non-directivité ne consiste plus alors à se tenir « à côté », en observateur ou facilitateur, mais à rentrer avec l’autre dans un rapport de collaboration, où on essaye, à deux, de réaliser l’objectif fixé par la personne.
M. Lobrot découvre ainsi les deux principes de base qui seront ceux de la Non-Directivité Intervenante.

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